Être à la mode ! N’est-ce pas ainsi que nous pourrions définir l’engouement actuel des sciences sociales - plus précisément des ressources humaines - sur le sujet des soft skills ?
Il ne se passe plus une journée sans qu’un nouvel article, une nouvelle vidéo, nous interpelle sur leurs pertinences et sur notre obligation de les intégrer dans nos process de recrutement et de management.
Pourtant, l’intérêt pour les soft skills n’est pas nouveau. Les modèles nous permettant de mettre en lumière nos appétences comportementales sont nombreux et - pour certains - déjà éprouvés scientifiquement. Pour autant, cette déferlante des soft skills doit nous faire réfléchir sur la place de l’humain dans nos organisations et plus spécifiquement sur la notion d’employabilité présente et future.
Une vie en accéléré
Nous avons le sentiment de vivre en accéléré. Pour autant, nous prenons le temps de nous questionner d’avantage sur la place de l’Homme dans les organisations et sur son évolution. Face à une robotisation et une automatisation rampante et certaine, quelle place aurai-je demain dans l’entreprise ? Nous nous posons tous cette question … (si ce n’est pas le cas, il serait peut-être temps de se la poser !). Le sujet n’est pas de se positionner sur la fin programmée du travail ou non, mais de se tourner vers notre employabilité présente et à venir. Les soft skills semblent être une porte d’entrée intéressante – poussons la !
Compétences - accepter la remise en cause
Notre vie en accéléré ne s’exprime pas uniquement par une utilisation accrue de nos objets connectés qui nous permet d’engloutir le plus vite possible informations, actualités, messag
es, etc. Cette accélération induit également une obsolescence plus rapide de nos compétences. Aïe - il a osé - et dire que nous imaginions que nos compétences étaient éternelles !
Il est aisé de comprendre que les compétences suivent notre évolution de vie et celle de la société marquée par les diverses ruptures technologiques, managériales, industrielles, etc...
Et cette accélération mentionnée ci-dessus accroit notre obligation d’évolution. Le numérique est une remise en cause perpétuelle et personne ne doit imaginer qu’il est « protégé » d’une évolution de ses compétences.
J’oserai la comparaison Compétences / Muscles : tout sportif aguerrit vous le confirmera - un muscle sans entrainement s’estompe … le cheminement est le même pour nos compétences : si nous ne les utilisons pas, elles s’étiolent …
Regardons comment nos sociétés ont évolué sur ces dix dernières années : de nouveaux métiers apparaissent, d’autres disparaissent - comme toujours me direz-vous - mais tout cela se réalise en mode accéléré. Sans vouloir rentrer dans une guerre des chiffres, il est communément admis que 50% des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent pas aujourd’hui. Par répercussion, 50% des métiers en 2019 n’existeront plus dans 10 ans* … Notre employabilité doit être au coeur de nos préoccupations - que ce soit sous l’angle de l’individu ou celui de l’entreprise !
*étude McKinsey en 2017 - 800 Millions d’emplois disparaîtront dans le monde d’ici 2030.
On va se former ?
Beaucoup rechignent dès lors qu’on brandit le drapeau de la formation - individu comme entreprise par ailleurs !
Combien de fois avons-nous entendu les exclamations suivantes :
« Me former ? Pourquoi ? Je connais mon poste de travail et il n’est pas prévu que j’en change ! »
« Encore former mes collaborateurs ? Et qui bosse pendant ce temps ? »
Évidemment, nous avons tous le même type d’exemple à l’esprit.
Pourtant, ne nous trompons pas : la pérennité de nos entreprises et l’employabilité de nos collaborateurs ne trouveront leur salut qu’en engageant une profonde mutation de notre approche de la formation.
Des nouveaux modes de formation ?
Il faut faire évoluer nos process : est-il toujours approprié d’attendre l’entretien annuel, les croix dans les cases, pour déterminer les éventuelles formations et prochaines compétences à développer ? Ne serait-il pas opportun de penser les choses en termes de continuité, de cohérence ?
Utilisons les nouvelles possibilités : les formats évoluent et nombre d’organismes de formations proposent de supports interactifs et digitalisée. Ne serait-il pas opportun de miser sur ces nouvelles opportunités et gagner ainsi en réactivité ?
Et les soft skills ?
Nous sommes engagés dans un changement de société. Le nier serait illusoire. L’admettre puis le comprendre est un impératif.
Le monde digital transforme nos sociétés et nos modes de consommation. Nous sommes dans le monde du « co » : co-llaboratif / co-décision / co-développement / co-etc.
Cette évolution nous impose des attitudes nouvelles et l’obligation d’intégrer enfin nos soft skills – en particulier la créativité, la mobilité, la curiosité, l’adaptabilité.
L’entreprise est apprenante - elle se développe à travers un système dynamique évolutif où la prise de risques est acceptée, l’écoute du marché est continue et la notion « d’acquis » remise en question.
A ce titre, les soft skills jouent et joueront un rôle déterminant dans nos entreprises : être réactif, savoir s’adapter, faire preuve d’agilité, etc. Des compétences désormais essentielles pour construire demain.
Ne serait-il pas opportun de commencer à les intégrer dans nos processus de recrutement ?
Comments